L'Autonomie

décembre 2002

Dans ce numéro vous trouverez

Editorial
Pique-nique 2002
Réflexions sur l’autonomie
Apprend-moi à faire tout seul
Une belle histoire
« Autonomie »
Témoignage
Une aide précieuse
Un peu de lecture
Week-end image de soi
Information
Infos-services
Nouveauté jeu
News

Editorial

Chers parents,

En ce joli mois de septembre a eu lieu notre traditionnel pique-nique dans le canton de Fribourg, avec équitation, repas convivial et moments de partage.
J’en profite pour remercier la famille Bovigny pour tout le travail accompli.

Oh ! Surprise, dix familles seulement étaient présentes alors que l’ARPA compte environ cent douze familles ACTIVES !!!
Les absents ont toujours tord dit-on ! En effet, nous avons passé une très belle journée.
Rien n’est jamais acquis, alors quatre Mamans au comité, c’est bien peu pour gérer une association comme l’ARPA.

Un peu de reconnaissance à notre travail nous irait droit au cœur. Nous espérons toutes que lors d’une prochaine manifestation organisée par l’ARPA vous serez nombreux et enthousiastes

Je vous laisse découvrir notre bulletin sur l’autonomie et j’en profite pour vous souhaiter à vous et à votre famille tous mes meilleurs vœux pour ces fêtes de fin d’année.

Salutations à tous
Ginette Imobersteg

Réflexions sur l'autonomie

Etre autonome !

Laisser nos enfants devenir autonomes…
Laisser Notre enfant, de surcroît malvoyant ou aveugle trouver seul le chemin de la vie…
Nous avons dans l’inattendu du diagnostic, dans la douleur parfois, dans le deuil non fait, nous avons été les yeux, le repère indéfectible ; nous avons anticipé les désirs, les besoins, les attentes. Nous avons parfois vu, interprété, réagi, pour cet enfant qui n’a pas les mêmes yeux que les autres. Nous avons voulu aider, assister, encourager, remplacer.
Remplacer, voilà peut-être l’erreur.
Peut-on remplacer ?
Comment s’y prendre pour trouver l’équilibre de l’accompagnement justement dosé, savamment équilibré ?
Comment s’y prendre pour réaliser cet accompagnement, l’adapter au fil du temps, au fil de l’évolution de nos chérubins ?
Comment se remettre en question à chaque moment pour le laisser exister, pour la laisser vivre, prendre ses marques, oser ses défis ?
Comment vivons nous la témérité ou l’excès de timidité ?
Comment les laissons-nous explorer le monde ?
Comment, en tant que parent, je m’accorde entre ce qu’il veut faire et ce que j’aimerais qu’il fasse ou ne fasse pas ?
Quel est l’endroit de ma peur ?
Pourquoi ai-je tellement peur de le laisser aller … seul ?
Vaste programme !
Laissons quelques professionnels, parents ou jeunes s’exprimer sur ce sujet qui fait vibrer le quotidien.

Marie-Laure BRAULT YERLY

Apprends-moi à faire tout seul

« Pour que je puisse faire seul, il faut que maman et papa y trouvent du plaisir ou qu’ils soient vraiment d’accord », résume en une formule Claude Schauder, psychanalyste. Pour lui, l’enfant devient progressivement autonome à mesure que ses parents l’incitent à quitter les relations qu’ils avaient ensemble dans le passé pour en inventer d’autres. Ainsi chaque avancée éducative repose sur une frustration du côté de l’enfant comme des parents. Il faut que la maman abandonne ce corps à corps fusionnel avec son enfant, l’encourage à se détacher d’elle pour qu’il découvre son propre corps par lui- même en même temps que le respect de celui des autres: en un sens, le renoncement à son statut de bébé. Ce processus peut prendre des voies et rythmes particuliers en fonction du handicap, mais il est toujours le même. « Je pense par exemple à un petit garçon de trois ans qui n’as pas de sphincter, mais qui est dans la logique de vouloir faire tout seul, de s’occuper lui- même de son corps, en accord avec ses parents. Il n’est pas propre, mais il surveille ce qui ce passe, demande de l’aide pour ne pas rester sale et incommoder ses camarades de maternelle. »

L’autonomie fruit de l’initiative

Bien sûr, demander à un enfant handicapé de manger, de s’habiller, de se laver, quand chaque opération exige des efforts, du temps, et provoque de la fatigue, nécessite inévitablement des trésors de patience et de volonté. Alors, pour aller plus vite ou parce qu’il est douloureux de le voir échouer, on est tenté de faire à sa place, tout en sachant peu ou prou que ce n’est pas la bonne solution. L’autre tentation, plus subtile encore, consiste à toujours anticiper sur ce qu’il est capable de faire seul. « C’est le travers des familles bien informées dans le domaine psychomoteur, qui imaginent d’emblée les prochaines étapes du développement de leur enfant, au risque de le priver de la découverte personnelle de ses possibilités », explique Odile Frand, psychomotricienne. Or un progrès amène d’autant plus d’autonomie qu’il a été le fruit d’une initiative de l’enfant : c’est seulement ainsi qu’il est véritablement assimilé. La situation classique rencontrée par Odile Frand est celle de parents qui ne comprennent pas que leur enfant ne refait pas à la crèche ou en maternelle ce qu’il réalise si bien sous leur yeux. « Un échec dans un contexte différent de celui de la relation familiale montre en général qu’il ne s’agissait pas d’une véritable acquisition. L’enfant peut réussir pour faire plaisir à ses parents, mais il s’agit encore d’une relation de dépendance dans laquelle il n’a pas gagné en autonomie. »

L’importance du jeu solitaire

La stimulation et l’interaction affective avec les parents ont bien sûr une place de choix dans le développement de l’enfant, mais il faut aussi réserver un temps nécessaire pour que soit assimilé ce qui a été proposé. Dans cet esprit, Odile Frand insiste sur l’importance du jeu solitaire. Elle constate que les familles comme le personnel des crèches culpabilisent souvent en laissant l’enfant seul, surtout si la situation est nouvelle pour lui et qu’il pleure un peu. Mais ces moments sont essentiels et n’ont rien de nocifs, bien au contraire, à condition que le cadre soit sécurisant. « Le jeu solitaire a ceci de particulier qu’il laisse une complète initiative à l’enfant, qui se laisse aller à son propre plaisir. Son activité n’a généralement rien de spectaculaire, mais elle est d’une grande intensité. Quand on l’observe à la dérobée, on voit qu’il a de gestes moins aboutis, plus répétitifs qu’en situation de stimulation, mais on se rend mieux compte de ce qu’il a réellement appris et assimilé. » Au cours du jeu, il répète souvent les situations qui lui ont plus, recrée par la pensée la présence de la personne aimée et absente : c’est un travail essentiel de l’imaginaire qui l’aide à supporter la frustration de ne pas obtenir tout, tout de suite, par l’intermédiaire de l’adulte. « Dans ces moments privilégiés, l’enfant progresse beaucoup dans sa capacité à avoir conscience de son corps et le sentiment de son identité », précise Odile Frand. Pour l’enfant, devenir autonome reviendrait ainsi à trouver progressivement dans ses propres ressources de quoi surmonter la solitude et la frustration. Et pour les parents, ce serait lui donner la possibilité de vivre ces épreuves. Imaginer l’autonomie comme une création familiale permet aussi de ne pas imputer à un seul de ses membres (enfant, adolescent, parent) les échecs possibles de cette conquête. « On transmet parfois aux enfants ou aux adolescents cette idée fausse que le travail est tout entier de leur côté, alors que le soutien des parents est véritablement porteur pour eux », estime Claude Schauder. Fruit d’une relation, l’autonomie progresse en dents de scie, avec des répits où l’envie de (se faire) dorloter domine sur le plaisir de la découverte. « La régression fréquente avant toute avancée », note Claude Schauder, « comme si l’organisme avait besoin de repos avant une acquisition importante. Elle est habituelle au tout début de l’adolescence. » Et les petites parenthèses n’ont rien d’inquiétant en elles- mêmes, sauf si elles deviennent systématiques. Un enfant qui, pour une raison ou une autre, a passé une semaine éprouvante dans un internat ne perdra pas son autonomie sous prétexte que ses parents vont le chouchouter un week-end. En revanche, il sera peut être meurtri si l’on ne reconnaît jamais à la maison les progrès réalisés en établissement, par exemple en lui mettant son vêtement alors qu’il vient d’apprendre à le faire tout seul.

Certains jeunes échouent

Plus tard, les grands adolescents qui envisagent de vivre hors du domicile familial ou de l’institution qui les a hébergés évoquent toujours ces deux notions de solitude et de frustration quand ils parlent de l’autonomie « Faire seul est moins efficace, on y arrive moins bien et cela signifie souvent se retrouver tout seul. Mais c’est tellement mieux. » Pourtant, « certains jeunes échouent dans leur tentative à vivre en appartement », constate Karine Berger, psychologue dans plusieurs institutions qui préparent les adolescents à ce projet. « A l’origine de leurs difficultés, on trouve des troubles cognitifs non décelés auparavant et qui apparaissent, comme l’impossibilité à anticiper, à s’organiser dans le temps ou à réagir en situation d’urgence. » Mais, selon ses observations, l’incapacité à supporter la solitude est une difficulté bien plus fréquente que les échecs dus à des questions de compétence ou à des problèmes strictement fonctionnels. Il faut aussi avoir les ressources nécessaires pour ne pas s’effondre face à une réalité bien souvent frustrante. Certains renoncent devant ces incidents prévisibles, comme une auxiliaire de vie retardée dans des embouteillages ou qui ne vient pas un matin parce qu’elle a un empêchement. Quand la vie non protégée semble trop dure, une vie collective, plus rassurante, peut être préférée. D’autres respirent simplement d’être enfin libres.

Sylvie Boutadou
( Revue « Déclic » juillet- août 2001)

Une belle histoire

L'autonomie d'un individu est une belle histoire entre l'enfant et ses parents. C'est une longue construction qui commence dès la naissance, et qui implique le vécu des parents et l'histoire familiale, aussi bien que le développement et les capacités de l'enfant.
Il s'agit, en réalité, d'une entreprise de famille où le travail de papa et maman est aussi important que celui de l'enfant. L'indépendance de l'enfant passe donc par l'indépendance des parents !
Paradoxalement, la base indispensable à l'autonomie future de l'enfant est la période initiale de dépendance totale, de symbiose, de dyade mère-enfant, mais aussi père-enfant.
C'est cette période d'attachement intense qui donne naissance à la sécurité intérieure et à la confiance nécessaires pour que l'enfant et les parents aient l'envie et le courage d'oser l'autonomie.
Que l'enfant soit handicapé ou non, ce cheminement reste le même. Mais il faut admettre que pour nos enfants handicapés de la vue, il faut quelques kilos de plus de confiance et de courage, pour eux et surtout pour nous, les parents.
Certaines circonstances peuvent nous empêcher de vivre pleinement, d'une façon positive, cette première phase symbiotique. Je pense à des problèmes de santé, des hospitalisations, des difficultés d'acceptation de l'enfant, notre expérience d'attachement et d'autonomie par rapport à nos propres parents – ou tout simplement l'accueil d'un enfant qui vient d'ailleurs et pour qui le début de la vie correspond plutôt à des ruptures et à l'abandon…
N'oublions pas, qu'il est souvent possible de rattraper le passé et de se permettre de vivre, de recréer un peu plus tard, en toute sécurité, cette période de dépendance.
En toute sécurité ? Ne risquons-nous pas, dans ce cas, de créer une symbiose sans fin, sans issue, de nous complaire dans ce sentiment d'être indispensable ?
Pas forcément, car c'est le rôle, tout aussi indispensable, de l'autre adulte du couple, de mettre des limites, d'équilibrer les relations et d'ouvrir la dyade en triangle père-mère-enfant. C'est dans le cadre de ce triangle qu'il faut donner à l'enfant toutes les stimulations possibles, afin de découvrir le monde qui l'entoure. C'est une grande tâche pour les parents !N'hésitons pas à nous faire aider par la famille, par des amis, par des professionnels, pour nous permettre d'exister non seulement en tant que parents, mais aussi en tant que couple et comme individus.
Certains de nos enfants ne seront sans doute jamais entièrement autonomes dans les déplacements, et dans la vie quotidienne, mais n'oublions pas que l'autonomie commence dans la tête ! Donnons aux enfants la liberté d'avoir leurs opinions et de prendre certaines décisions. Laissons les planifier leur existence et de temps en temps se tromper. Aidons-les à assumer ces moments-là et à comprendre que l'on apprend aussi par les erreurs et que nous avons tous le droit de ne pas être parfait.
Car, c'est cela, le secret de l'autonomie.

Margaretha Rochat

"Autonomie"

« indépendance, possibilité de décider, pour un individu, par rapport à une autorité »

Quand nous lisons cette définition du Petit Larousse, nous nous disons que pour notre fille de 13 ans et demi, aveugle, nous en sommes encore très très loin !

Et pourtant, en réfléchissant à sa petite enfance, nous voyons le chemin déjà parcouru. Comme pour tous les enfants, handicapés ou non, l’autonomie passe d’abord par l’apprentissage de la propreté, puis savoir se laver, s’habiller et manger seul. Cela prend plus ou moins de temps selon les enfants.

Arriver à se doucher seule a été une étape, pour notre fille. Il fallait encore l’aider pour se laver les cheveux.(Pas facile de doser le shampooing sans vider la moitié de la bouteille !)
Plus long encore a été le temps pour qu’elle prenne l’initiative d’aller se laver sans qu’on aie besoin de le lui dire.

Question habillement : nous aimons bien aller dans les magasins avec elle. Elle peut ainsi choisir selon nos descriptions, et surtout essayer sur place. Ainsi pas de mauvaises surprises à la maison, du genre : fermeture ou attache qu’elle n’arriverait pas à boutonner seule.

Nous avons voulu, par exemple apprendre à lacer les souliers trot tôt. Une enseignante en A.V.J ( activités de la vie journalière) nous a alors expliqué qu’il fallait pouvoir écarter les doigts d’une certaine manière, afin de tenir le lacet. Tant que cette différenciation des doigts n’était pas acquise, le laçage resterait ardu.
Conclusion : maintenant qu’elle sait lacer ses baskets , elle préfère les modèles à velcro !

Comme pour ses frères, nous lui demandons de ranger ses habits dans l’armoire. Bien sûr, il faut vérifier, mais elle est fière de pouvoir le faire seule.
Elle choisit seule ses vêtements le matin, mais parfois le t- shirt ne vas pas du tout avec le pantalon . J’aimerais lui coudre des repères ( bouton de même forme pour la chemise et le pantalon ? )afin de la laisser se débrouiller elle-même. Mais là aussi nous aurons besoin d’aide de la part d’une professionnelle(ou d’une handicapée de la vue plus âgée) : y- a t’il une manière de plier les habits pour sentir ces repères, sans mettre la pile sans dessus dessous ?

Ces petits détails sont pour nous un début d’autonomie, et surtout une préoccupation de moins pour la maman, et de l’énergie à investir dans d’autres domaines.

Nous lui avons acheté une montre parlante pour pouvoir gérer son temps. Par exemple à quelle heure se préparer pour partir à l’école. Le raisonnement « je pars à 13 h 15, donc il ne me reste que 5 minutes, donc je dois me dépêcher » a été beaucoup plus difficile à mettre en place, que l’apprentissage de la « lecture » de l’heure (16h 45= 5h moins un quart) !

Un grand pas a été l’acquisition de certains déplacement : le trajet de la maison à l’école, par exemple. Nous avons suivi les conseils d’une jeune adulte non- voyante, qui nous suggérait de suivre notre fille(avec son accord) , d’une part pour vérifier qu’elle ne s’égare pas, d’autre part pour la rassurer et lui donner confiance en elle. Quand elle a senti qu’elle était prête, elle a pu se lancer.

De petits pas en petits pas, une certaine autonomie s’acquiert. Même si à cause de certains comportements, une autonomie complète nous paraît bien illusoire !

Des parents, qui tâtonnent.

Témoignage

Le frein… et l’accélérateur

« Etre non-voyant, ce n’est pas une infirmité, c’est seulement une autre façon de voir ».
Gilbert Siboun, Les couleurs de la nuit.

Cette autre façon de voir, j’en suis persuadée. Je sais que nos enfants trouvent leur chemin au moyen de leur canne blanche, que l’information écrite atteint leur cerveau en passant par le bout de leurs doigts, qu’une analyse des bruits, des mouvements d’air, des odeurs leur permet de s’orienter, bref qu’ils ont une autre façon de voir, un peu moins efficace que la nôtre malgré tout.
Mais est-ce que cette conviction est vraiment profonde ? . Quelques faits de la vie quotidienne m’indiquent que non.


-Ma fille, est-ce que tu ne veux pas que je t’accompagne à la gare en voiture, tu sais il pleut (ou il neige, fait chaud, froid, etc.)

-Tu es sûre que tu peux aller seule à la poste avec tous ces paquets de livres ?

-Comment, tu veux aller seule voir ce film cet après-midi ?

Ces questions maladroites que je ne peux m’empêcher de poser trahissent mon anxiété, un certain manque de confiance dans les capacités de ma fille à faire face aux difficultés, un frein à son émancipation. C’est vrai qu’il y a des obstacles, il y a aussi les regards apitoyés ou que j’imagine comme tels, devant ses petites maladresses et ses hésitations. Mais est-ce une raison de la perturber ?
Elle m’a toujours répondu que son appréhension à elle lui suffit et qu’elle ne peut s’occuper de mon angoisse en plus, que je devrais en discuter avec d’autres parents qui ont certainement les mêmes sentiments. Et que le regard des autres, elle a appris à s’en ficher.
En y réfléchissant, bien sûr, nous avons demandé des services à notre fille, dès son plus jeune age : mettre le couvert, chercher quelque chose à la cave, vider la boîte aux lettres, aller au magasin le plus proche.
Nous aurions pu être plus audacieux. Maintenant je sais que l’indépendance de nos enfants s’acquiert très tôt et passe aussi par notre conviction réelle, profonde, qu’ils peuvent beaucoup, et même plus.

Quant à l’accélérateur, ma fille, elle ne demande qu’à explorer le monde, essayer des recettes nouvelles, aller au cinéma seule, voyager…
Entre le frein et l’accélérateur, c’est dur d’apprendre à conduire.

Et vous, parents, vous sentez-vous aussi un frein à l’indépendance de vos enfants ?
Si oui, nous pourrions en parler ensemble.

F. A

Une aide précieuse

Voilà six ans et demi que j'ai accueilli Calypso dans ma vie et qu'elle m'offre ses services pour tous mes déplacements !

La décision de prendre un chien-guide ne se prend pas d'un jour à l'autre; cette idée doit faire son chemin et il faut bien réfléchir aux avantages et aux inconvénients qu'apporte la compagnie d'un chien.

Je me suis retrouvée seule après le décès de mon mari, puis le départ de mon fils qui est allé étudier à Fribourg. C'est à ce moment-là que j'ai pris contact avec l'Ecole romande pour chiens-guides de Brenles; c'est là que j'ai rencontré Calypso pour la première fois. J'ai eu de la chance, car elle arrivait en fin de dressage et l'Assurance Invalidité a accepté ma demande. Les choses ont donc été assez vite et c'est à fin avril 1996 que la monitrice de Brenles m'a amené ma chienne. Pendant deux semaines, elle est venue pour m'apprendre à m'en occuper, et montrer à Calypso les différents trajets qu'elle devrait faire avec moi. Il fallait aussi trouver des lieux de promenade, sans oublier évidemment le problème des besoins qui n'est pas si simple en pleine ville. Les premiers jours, je tenais Calypso en laisse afin qu'elle s'habitue à moi, et la monitrice me guidait, puis on lui a mis le harnais et c'est alors que j'ai dû vraiment lui faire confiance. Au début, ce n'est pas facile, et il faut toujours être vigilant et conscient des endroits où l'on se trouve.

Avoir un chien-guide, c'est avoir plus d'autonomie et plus de sécurité dans ses déplacements. En effet, je sais qu'elle s'arrête quand il y a des obstacles imprévus (voitures mal parquées, objets encombrants, machines de chantier, etc.), et elle ne m'emmènera pas dans une fouille ou dans un escalier. Même si je ne suis pas tout à fait sûre de repérer une entrée, elle est capable de la trouver si je lui dis "porta". Elle a appris, comme moi d'ailleurs, un certain nombre d'ordres en italien auxquels elle obéit très bien. Quant à moi, j'ai appris aussi à demander mon chemin à des passants, car il est arrivé que nous nous sommes perdues !

En général, je me rends dans des endroits que je connais : lieu de travail, magasins de mon quartier, poste, gare. Je n'ai plus besoin de demander à quelqu'un de m'accompagner chez le médecin ou le dentiste; Calypso s'en charge, et reste à la salle d'attente où elle reçoit souvent des caresses...
Alors que je ne serais jamais allée me promener seule, je vais souvent dans la forêt de Sauvabelin; nous nous égarons parfois un peu dans les nombreux chemins, mais Calypso finit toujours par retrouver la maison ! Evidemment, l'idéal est que je m'organise avec des amis pour faire de plus longues balades, pendant lesquelles Calypso peut s'ébattre et courir en toute liberté.

Enfin, c'est une présence, une compagnie, un animal toujours content. Elle arrive vers moi le matin en frétillant de la queue, prête à se faire cajoler, puis, durant la journée, reste le plus souvent couchée à mes pieds ou sur sa couverture, en attendant l'heure de la promenade.

Les labradors vivent jusqu'à 13-14 ans; j'espère que Calypso sera en bonne santé le plus longtemps possible. Le moment venu - je ne veux pas penser à cette éventualité pour l'instant - j'envisagerai certainement de reprendre un chien.

Marianne Castella

Week-end Image de soi

Le groupe des Jeunes Voix (groupe des jeunes romands de la Fédération Suisse des Aveugles) organise un week-end, sur le thème : Image de soi

Date : 14 et 15 décembre 2002
Lieu : Uni-mail, 40, boulevard du Pont d’Arve , 1205 Genève; salle 2170. Rendez-vous à 8h45 dans le hall central en bas des grands escaliers ; entre les 2 cafétérias.
Transport possible depuis la gare : rendez-vous à 8h30 dans le hall central. Les personnes souhaitant que quelqu’un les attendent sur le quai sont priées de nous le signaler lors de l’inscription.
Possibilités de logement pour les membres venant hors canton.
Pour ces 2 cas de figure, prière de s’annoncer lors de l’inscription sur le bulletin ci-joint ou auprès de Laure 076 340 90 35, le 15 novembre au plus tard ( selon les places disponibles)
Les frais de participation au week-end s’élèvent à 40.- pour les membres des jeunes voix et à 50.- pour les non-membres. Le repas est compris dans ce prix. Pour ceux d’entre vous qui ne souhaitent pas participer à l’ensemble du week-end, il y a la possibilité d’assister à une seule journée ; la participation financière demandée s’élève alors à 25.- pour les membres et à 35.- pour les non-membres. Pour ce cas de figure, merci de préciser le jour choisis sur le bulletin de versement dans la case « communication ».
Attention, en cas de désistement tardif, les frais de participation restent dus.
Matériel à prévoir : training ou vêtement confortable et baskets pour le samedi matin.
Nous aimerions vous rendre attentif au fait que ce week-end se déroule sous le signe de l’expression spontanée ; sentez-vous donc libre de vous exprimer ou de garder le silence. En effet, ce sujet peut être délicat à aborder
Aperçu du programme :
Dès 9h00 accueil des participants.
9h30 : Image de soi au travers du mouvement
3 chorégraphes et danseurs de l’Association danse-habile regroupant des danseurs avec ou sans handicaps, viendront aborder avec nous quelques aspects de l’expression corporelle : comment percevoir son corps indépendamment du fait qu’on le voit ou pas, comment bouger harmonieusement et se sentir bien dans ses mouvements.
12h30 : repas (compris dans le prix du week-end)
14h00 : Image de soi face à l’autre : témoignages et discussion avec Romuald Solvez et Syvie Raphoz
Fin de journée 18h00 avec possibilité de discuter encore un moment autour d’un verre.

Dimanche 15 décembre 2002
9h00 résumé et débriefing sur la journée du samedi : opinions, ressentis, émotions suscitées,…
9h30 Image de soi face à l’autre dans l’intimité :discussion
Françoise Vatré est sexo-pédagogue spécialisée ; elle a donné de nombreux cours d’éducation sexuelle auprès de personnes handicapées ou non. Elle parlera de la rencontre avec l’autre, des relations amoureuses et d’intimité.
13h00 Repas
14h30 Image de soi dans un contexte socioprofessionnel
Evelyne Finot (sous réserve) évoquera avec nous la manière de se présenter par lettre et/ou lors d’un entretien d’embauche : comment arriver, se mettre en valeur, s’exprimer face à un employeur potentiel. Plus spécifiquement, faut-il parler du handicap avant l’entretien, dans quelles proportions, mentionner ou non les adaptations et les soutiens possibles,… ?
18h00 remerciements et salutations

Laure et Marie-Pierre Assimacopoulos

Un peu de lecture

Sabriye Tenberken : Mon chemin mène au Tibet. Les enfants aveugles de Lhasa.
Editions Anne Carrière.

Au début du récit, Sabriye T, jeune femme aveugle débarque seule à l’aéroport de Pékin. Elle veut se rendre au Tibet pour y enquêter sur les conditions de vie des aveugles, leur situation dans la société et éventuellement créer une école. En Allemagne, elle a étudié la tibétologie et a adapté un alphabet braille à la langue tibétaine. Au terme du livre, une école à Lhasa accueille une vingtaine d’enfants et des enseignants locaux sont formés.

On peut lire ce récit comme l’aventure d’une jeune femme qui met tout en œuvre pour concrétiser une idée et qui réussit. On découvre une personne qui a confiance en elle, qui va de l’avant avec audace tout en connaissant ses limites. Difficile de détecter la cause de cette confiance dans ce qu’elle nous raconte de son enfance et de son parcours. Parce qu’enfin c’est ça que nous, parents, cherchons : comment aider nos enfants à acquérir cette confiance en soi qui permet d’avancer dans la vie, indépendamment des compétences intellectuelles. Pas de recette miracle, le mystère reste entier et c’est probablement à chacun de le (re)découvrir.
Pour nous, voyants, ce livre permet de réaliser comment le handicap visuel se vit de « l’intérieur » lorsque l’auteur nous décrit comment retrouver son chemin dans une ville inconnue, quels sont les points de repères etc. De nombreux exemples permettent de se rendre compte des énormes ressources qu’ont les personnes aveugles pour palier l’absence de vue, une réalité que nous ne devrions jamais oublier avec nos enfants et qui contribue à leur donner cette confiance en eux tant recherchée.

Vous pouvez acheter ce livre en librairie, ou l’emprunter au secrétariat de l’ARPA. Il existe aussi en cassette à la bibliothèque sonore de Lausanne.
Le site ci-dessous vous donnera toutes les informations sur l’école pour aveugles de Lhasa :
http://www.ropacomputer.nl/Tibet/Tibet_fr.html

Information

Présentation de l’association :

L’association MOB ( Mouvement, Ouverture et Bénévolat) est de loi 1901 depuis 1989

Son but est de lire les livres de votre choix sur cassettes-audio ou cd

Ce service est totalement gratuit, même la cassette peut être offerte.

Tous nos lecteurs sont des bénévoles et ce service se principalement « par correspondance »( par voie postale) en France ou à l’étranger.

Nous lisons tout texte : littéraire, documentaire, enfants adultes,
un magazine, poésie…..en français anglais, , allemand ou arabe

Vous pouvez avoir un handicap visuel ou avoir besoin de ces cassettes pour apprendre les langues par « auto formation ».

Pour les personnes aveugles, nous proposons un service de « cinéma adapté » à la demande.

POUR TOUT CES SERVICES, TOUT EST GRATUIT : aucune cotisation n’est demandé

Il est possible de nous appeler ( le matin de préférence ) pour toute information sur les autres associations qui existent ou pour un service personnalisé …..

Marc Bonvalot
Président -fondateur 

Association M.O.B
13, Square Gabriel Fauré
75017 Paris France tél. : 01.47.66.24.60

Infos-services

Handicapés

Dans une famille, un enfant handicapé ou malade occasionne, par sa prise en charge particulière, une attention spéciale, notamment de la part de la mère.
Elle doit, en tout temps, non seulement faire preuve d’une énergie hors du commun, mais aussi d’une grande souplesse face à toutes les nouvelles situations quotidiennes. Il faut aussi s’occuper des autres enfants.
Un autre élément dont il faut aussi tenir compte est le fait que la famille étant de plus en plus dispersée, les personnes susceptibles de s’occuper de l’enfant malade ou handicapé sont beaucoup moins nombreuses.
Par conséquent la mère a elle aussi moins de contacts avec l’extérieur. Pro Infirmis offre un service de relève. L’aide proposée tient compte de la situation familiale que de l’environnement social. Taillée sur mesure, la relève augmente la qualité de vie de la famille dans son ensemble, puisqu’elle décharge régulièrement la mère, lui permettant de se ressourcer.
Le service de relève répond en outre de manière plus ciblée aux besoins spécifiques de l’enfant handicapé, un avantage qui exerce à son tour une action positive sur la développement général de ce dernier

Renseignements : Pro Infirmis, rue Pichard 11-case postale 3546,1002 Lausanne.
Mme Odile Erard, tél : 021/ 321.34.35
Courrier électronique : odile.erard[at]proinfirmis.ch
Internet : http://www.proinfirmis.ch

Source Lausanne –cité

Nouveauté jeu

L’UCBA aura en vente pour les fêtes de fin d’années , le jeu Uno en braille, ainsi que d’autres jeux
S’adresser à l’UCBA : secrétariat, Ch. des Trois-Rois 5 bis, 1005 Lausanne Tél. 021/345.00.50

News

Chers lecteurs,
Nous aimerions vous donner l’occasion de vous exprimer dans notre bulletin, nous aimerions créer une nouvelle rubrique dans notre prochaine parution un coin-lecteurs, si vous avez un article que vous aimeriez partager, une astuce à donner, un jeu à échanger etc… Faites-le nous savoir et nous le publierons volontiers et gratuitement.
Envoyer votre article au secrétariat de l’ARPA, le prochain bulletin paraîtra au printemps 2003.

La secrétaire